- sinapiser
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⇒SINAPISER, verbe trans.MÉD. HUM. et VÉTÉR.A. — 1. Qqn sinapise qqn. Appliquer des sinapismes à. Tout à coup Henry est tombé comme foudroyé. Nous avons envoyé chercher tous les médecins possibles. On l'a sinapisé. Rien ne l'a réveillé (HUGO, Corresp., 1865, p. 492).— P. métaph. « (...) Va-t-en à la Grande Chartreuse et demande l'hospitalité pour un mois (...). On te sinapisera le cœur sur cette montagne (...) » écrit à Marchenoir le bibliographe (BLOY, Désesp., 1886, p. 57).2. Qqc. sinapise qqc. [Le suj. désigne un agent médicamenteux, une substance, le compl. d'obj. désigne une partie du corps] Opérer une révulsion sur; rubéfier. V. euphorbe ex. de Huysmans.B. — Qqn sinapise qqc. [Le compl. d'obj. désigne une préparation médicamenteuse, un remède externe] Additionner de farine de moutarde. Sinapiser un pédiluve (LITTRÉ).Prononc.:[sinapize]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1370 « couvrir (un cataplasme) de farine de moutarde ou d'une autre matière qui fait le même effet » (d'apr. SIGURS, p. 74); 1478 (N. PANIS, Le Guidon en fr., ibid.); cf. 1520 peau de mouton ... sinapisee avec pouldre de roses (JEAN FALCON, Le Guidon en fr., 269, ibid., p. 544); 2. 1599 fig. « assaisonner » (MARNIX, Differens, I, I, 6 ds HUG.). Empr. au b. lat. méd. sinapizare, sinapisare au sens 1 (cf. FORCELLINI), du gr.
« appliquer des sinapismes » dér. de
« sénevé », d'où « moutarde », v. sanve.
sinapiser [sinapize] v. tr.ÉTYM. V. 1363; lat. médical, sinapizare, grec sinapizein, de sinapi « moutarde ». → Sanve.❖♦ Méd. Additionner, mêler ou saupoudrer (un médicament, cataplasme, etc.) de farine de moutarde.♦ Figuré :0 On te sinapisera le cœur sur cette montagne et tu pourras ensuite reprendre la lutte avec une vigueur nouvelle qui déconcertera plusieurs sages.Léon Bloy, le Désespéré, p. 44.——————sinapisé, ée p. p. adj.♦ (Plus cour.). || Bain sinapisé. || Cataplasme sinapisé. ⇒ Sinapisme. || Papier sinapisé. ⇒ Rigollot (marque).❖DÉR. Sinapisation. — (Du même rad.) Sinapisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.